jeudi 10 juillet 2014

Celui qui découvrait le sentiment d'abandon



Depuis quelques semaines, le fiston est devenu un vrai ouistiti. Le matin quand je pars travailler, il s'accroche littéralement à mon cou et refuse de me lâcher.

Eh ouais, le fiston est en plein dans la découverte de l'altérité. Ça y est, il prend conscience que lui et moi ne faisons pas qu'un et que potentiellement, je pourrais décider un matin en me levant que j'allais partir un jour sans retour (ahah). Bah voyons.


Du coup, quand je le laisse avec sa nounou (que nous appellerons Bonne Fée), c'est un véritable crève-cœur.

Alors qu'il l'adore et avait toujours la banane habituellement quand elle débarquait le matin, à tendre les bras à qui mieux mieux pour lui faire un câlin, eh bien Monsieur a décidé de la snober et pire, de se mettre à pleurer dès que je fais mine de le mettre dans ses bras. Il se pend désespérément à mon cou et enfouit sa tête dans mon épaule.

Voilà, ça y est, mon petit garçon se rend compte que je le laisse, que je pars travailler sans me retourner (enfin presque), qu'il se retrouve soudain tout seul au monde (non non je n'en fais pas des caisses).

Les premiers jours, j'entendais ses pleurs résonner dans ma tête presque jusqu'au moment de le retrouver le soir (visiblement pas si traumatisé le gars : quand je rentre, il est bien souvent en train de jouer tranquilou ou mort de rire parce que sa Bonne Fée le chatouille).

Pour me faire relativiser, Bonne Fée m'envoie des photos du fiston 10 minutes après que je sois partie - déjà en train de se payer de bonnes tranches de lard alors que moi je traîne ma misère toute la journée, comme un vieux boulet le long de ma jambe. C'est trop injuste ! (Calimero, sors de ce corps).

Depuis, nous inventons des diversions pour que le fiston ne se rende pas trop compte que je pars. Alors, oui bien sûr, je lui explique que je m'en vais, qu'il ne doit pas s'inquiéter, nous nous retrouverons le soir mais j'avoue que la technique du "mets-toi là avec ce jouet musical et ne me regarde pas fermer la porte" a l'air de marcher plutôt pas mal (en tout cas pour le moment).

Je lance un dernier regard vers sa petite silhouette assise, qui s'affaire devant sa pile de jouets. Son petit dos fragile, sa nuque dans laquelle je plonge si souvent le couvrir de bisous. Je respire un grand coup et je ferme la porte...

Et vous, comment avez-vous vécu la période où le sentiment d'abandon apparaît chez l'enfant ? Avez-vous des ruses de sioux pour partir en douceur ?

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